Le 19 septembre, bientôt journée d'hommage à "toutes les victimes du terrorisme"?
Depuis 1998, des associations françaises rendent hommage, chaque 19 septembre, aux victimes du terrorisme. Une date qui pourrait revêtir un caractère officiel dès cette année frappée par les attaques jihadistes.
Le 19 septembre 1998, un avion DC-10 français de la compagnie UTA effectuant la liaison Brazzaville-Paris explosait en vol au-dessus du Niger, tuant 170 personnes, dont 54 Français.
Depuis 1998, l'Association française des victimes du terrorisme (AfVT) et la Fenvac se réunissent à cette date devant la statue-fontaine de "La parole portée" aux Invalides, seul monument parisien dédié aux victimes du terrorisme, pour rendre hommage aux victimes tuées durant l'année écoulée, et invitent des responsables politiques, comme François Hollande en 2012 .Mais, depuis l'an dernier, le pays a basculé dans une nouvelle ère, avec "un nombre inégalé de victimes du terrorisme", souligne Stéphane Gicquel
Trouver la bonne date
Les organisateurs, rejoints cette année par l'association "13 novembre: Fraternité et vérité" évoquent ainsi huit attentats "dans lesquels il y a eu des Français tués, du 20 septembre à aujourd'hui".
Le 13 novembre à Paris et Saint-Denis (130 morts), le 15 janvier à Ouagadougou (30 morts dont deux Français), le 13 mars à Grand-Bassam en Côte d'Ivoire (19 morts, quatre Français), le 22 mars à Bruxelles (32 morts, un Français), le 1er juin à Gao au Mali (quatre morts, un Français), le 13 juin un policier et sa compagne assassinés chez eux à Magnanville (Yvelines), le 14 juillet à Nice 86 personnes tuées sur la promenade des Anglais. Enfin, le 26 juillet, un prêtre est égorgé dans son église près de Rouen.
Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur général de l'AfVT, a perdu son père dans la catastrophe du DC-10 d'UTA. Il sait la difficulté de choisir une date qui convienne sinon à chacun, du moins au plus grand nombre.
Plus réservée, la Fenvac insiste sur le fait que "ce sont les associations de victimes qui ont convié le président de la République, et non l'inverse". Inscrire cette journée au calendrier officiel risque, selon Stéphane Gicquel, "de dénaturer l'identité de cet événement: l'hommage gagnerait en solennité peut-être, mais perdrait en liberté de parole".
Même si "les victimes sont très sensibles aux hommages" et que "la prise de parole des hauts responsables est toujours importante pour eux", reconnaît-il.
Et il envisage d'autres initiatives : "Est-ce qu'il faut mettre quelque part le nom des victimes du terrorisme, ou faire figurer l'inscription "victime du terrorisme" sur le monument aux morts pour un civil tué lors d'un attentat?"
Après celle du 27 novembre 2015, une nouvelle cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme aura lieu le 19 septembre aux Invalides.
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